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Photo du rédacteurAnne CANTORE

Sex in the Silex

Dernière mise à jour : 3 févr. 2019




Au risque de briser une image d’Épinal pourtant bien ancrée dans nos esprits, je suis au regret de vous dire que le sexe au paléolithique devait être fort peu différent de celui que nous pratiquons ! Exit le Cro-Magnon tirant sa compagne par les cheveux pour aller faire un tour dans la caverne ou les scènes bestiales de la guerre du feu.


Qui étaient monsieur et madame Cro-Magnon ?


Eh bien, ils n’étaient pas si différents de nous. À quelques petits détails près. Les paléontologues nous apprennent que nos ancêtres masculins étaient assez grands (près d’1,80 m) avec un crâne un peu plus rond. Pour le reste, leur intelligence pure était proche de la nôtre, la différence venant des connaissances accumulées au fil des siècles. Par contre, il y a de fortes chances que les hormones aient eu beaucoup plus d’influence dans leur comportement que dans le nôtre. Les hommes chassaient, leur taux de testostérone devait être élevé. Reste la question : Notre ancêtre faisait-il le lien entre les rapports sexuels et les naissances 9 mois plus tard ?


Le porno Paléo, ça existe ?


Très peu ! On trouve quelques dessins et fresques (la grotte d’Enlène en Ariège représente une demi-douzaine de personnages, le sexe dressé, bref on est loin de Jacquie et Michel). Le sexe féminin est beaucoup plus représenté, mais sans doute faut-il y voir plus une symbolique de la maternité et de la fertilité.


Bon d’accord, mais il se passait quoi alors ?


Ben très certainement la même chose qu’aujourd’hui ! À savoir que la monogamie devait être la base de la relation de couple (allez donc vous occuper de plusieurs femmes en même temps quand ramener de quoi bouffer pour deux à la caverne est déjà passablement compliqué !) Quelques dessins nous apprennent que l’homosexualité existait déjà et que ça n’avait pas l’air de perturber nos ancêtres plus que ça.


Erotique le paléolithique?


Eh bien, on peut présager qu’il est né en même temps que l’Homo Erectus (sans mauvais jeu de mots). L’homme se redresse, le point de vue change ! En érection, son sexe est dressé et celui de la femme par la station debout devient caché. Est-ce là qu’a commencé la fascination de l’homme pour le sexe féminin ? Peut-être ? Ce qui est caché attire, c’est l’attrait du mystérieux… de là à imaginer que l’érotisme venait de naître… pourquoi pas.


Plus d’œstrus pour s’aimer plus ?


Ce qui a dû passablement chambouler la vie de nos ancêtres, c’est la disparition de l’œstrus. En effet, dès que Madame devient capable de procréer tous les mois et non pas une fois par saison, la sexualité de l’homme se dérègle. Est-ce à ce moment-là que nos ancêtres ont décidé de « normer » leur sexualité ? Qui dit norme, dit transgression… tabou, interdis. On peut raisonnablement penser qu’il y a eu à un moment, l’édiction de règle pour gérer cela.


Et l’amour dans tout ça ?


Aujourd’hui, on peut penser que Cro-Magnon connaissait l’amour, le vrai, celui qui vous vrille le cœur, vous transporte et vous détruit à la fois. Sinon comment expliquer cette dévotion envers les disparus ? Au Danemark on retrouve la sépulture d’une jeune femme d’environ 18 ans, enterrée avec son nouveau-né. Le bébé avait été placé sur une aile de cygne et tous les soins accordés aux défunts expriment mieux que n’importe quel mot l’attachement que leur portait leur proche. Même néanderthalien, le fruste est réhabilité ! La tombe d’une femme néanderthalienne a été retrouvée, tapissée de fleurs des marais, dont on ne trouve trace qu’à plusieurs heures de marche de la tombe. Fallait-il qu’elle soit aimée non ?


Bref, nos lointains ancêtres vivaient, parlaient, rêvaient comme nous. Il n’est pas aberrant de penser qu’ils aimaient… tout comme nous !
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