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Photo du rédacteurAnne CANTORE

Les codes de la romance





Cette article est certainement le premier d'une longue série autour de ce thème car s'il est un sujet vaste nous y sommes !


Écrire une romance, il parait que c’est facile. Deux ou trois codes à respecter et c’est dans la boite, à ce qu’on dit. Ouep… eh bien parlons-en tiens des codes, justement. Sont ils gravés dans le marbre? Peut-on s’affranchir de certaines règles ou bien sommes-nous condamnés à les respecter?


Bonjour mesdames! Merci d’avoir accepté de la co-rédaction de cet article avec moi!....


Anne: Dans la romance tout s’articule autour de l’histoire d’amour. Construction de la relation, péripéties, actions. L’histoire centrale est l’histoire d’amour, le reste est forcément au second plan. Quand je pose ce pré-requis, je me rends compte que si on valide ce point comme étant une des pierre angulaire de la romance eh bien je n’en écris pas… et j’en lis de moins en moins. En tant que romancière, j’ai tendance à faire l’inverse. Poser un scénario, une histoire, et rajouter de l’amour. je ne pars jamais de l’histoire d’amour comme pilier scénaristique. Or c’est ce que je devrais faire non? Pourtant, j’écris de la romance ou alors est ce que j’écris des histoires romancées?


Ana : Alors, je suis tombée dans la romance tardivement et je ne lis pas que ça. Je suis avant tout une fan de fiction sous toutes ses formes, SF, Dystopie, Univers Alternatifs, Thriller, Polar, Fantastique. Que ce soit pour un public adulte ou jeunesse, que ce soit récent ou des classiques du genre. Tout cela pour dire que j’accorde une importance énorme à ce qui entoure l’histoire d’amour. Je serai avant tout bluffée par ce que l’auteur aura construit autour de son histoire d’amour : personnages secondaires, décors, intrigues emboîtées, rebondissements… Si il n’y a qu’une histoire d’amour sans une intrigue forte alors en général je me lasse ou ce n’est pas un coup de coeur à quelques exceptions près. C’est purement subjectif et un goût personnel, j’en conviens, mais c’est ce que j’aime.


Marie : Une romance sans histoire d’amour n’est tout simplement pas une romance. Le plus compliqué (eh oui, ce n’est pas si simple que ça), c’est de réussir à “broder” une histoire autour de ce couple créé de toute pièce, sans tomber dans l'excès de rebondissements qui peut vite nous sortir du tracé initial. Je fais partie de celles qui se lassent quand ça se met à partir dans tous les sens. Pour ma part, dès les premières lignes, j’ai obligatoirement dans ma tête la description précise de l’un ou l’autre de mes personnages. Ensuite, je laisse mon esprit faire le reste. Je n’ai jamais aucun schéma précis, je sais même souvent quelle fin donner avant d’avoir “meublé” l’intérieur. Contrairement à Ana, je suis une adepte des romans pour midinettes, ceux qui vous font rêver sans vous emmener dans des péripéties plus loufoques les unes que les autres. Après il en faut pour tous les goûts, et les différences de styles déjà existantes nous permettent toujours de trouver notre bonheur.


Gaëlle : Quand j’ouvre une romance j’attends effectivement de découvrir l’histoire d’amour, c’est ce qui va me tenir en haleine tout au long de ma lecture. Je suis assez d’accord avec Marie, ce qui est important c’est comment l’auteur va réussir à faire prendre la sauce en plantant le décor et l’intrigue. C’est pour moi le facteur clé de la romance. J’ai déjà lu un thriller où apparaissait au second plan une histoire d’amour mais elle n’était qu’accessoire, elle ne portait pas le roman. La fleur bleue en moi se nourrit de la romance et de ses belles histoires.


Anne : Deuxième point incontournable, la fin heureuse. J’aurais tendance à être d’accord! La lectrice attend une fin heureuse. Et moi même en tant que lectrice j’attends de cette lecture un moment de détente. Mais je reconnais que avec un certain talent, quelques auteurs m’ont fait accepté une fin différente. Par contre, est ce que cela reste une romance? Non pour moi ça sort du genre! Ce qui ne veut pas dire que le livre n’est pas bon, juste qu’il n’est pas dans la bonne case.


Ana : Je suis génération Disney… Je crois qu’en disant cela je vous ai tout dit hahaha. Techniquement une Romance doit avoir une fin heureuse ou alors c’est un autre genre : On parle de drame romantique il me semble. Je peux lire des fins tristes sans soucis et les apprécier, certaines sont très belles et j’ai adoré… mais je suis incapable d’en écrire (un jour lointain peut être). En revanche, même positive une fin peut être surprenante. C’est même un exercice sympa que de se creuser les méninges dans ce sens. Après cela n’enlève pas le fait que j’aime torturer mes personnages et qu’ils vivront des épreuves lors de leur périple, mais au bout du chemin il y aura toujours de la lumière <3 Je laisse à d’autres consoeurs et confrères auteurs la responsabilité de nous faire pleurer, certains le font magnifiquement bien.


Marie : La romance se déclinant sous diverses formes, je dirais qu’une fin heureuse n’est pas forcément nécessaire. Bien évidemment, étant une petite nature très fleur bleue, j’adore quand il y a mariage et tout plein de bébés, cependant, j’aime aussi quand les histoires collent au plus près avec la réalité. Et tout le monde sait que dans la vraie vie, tout n’est pas toujours rose bonbon. Certes, la lecture est là pour nous permettre de nous évader, mais une romance dramatique bien écrite, qui vous captive, et qui ne se termine pas comme le lecteur l’aurait souhaité, est parfois l’occasion d’être surpris, ce qui est rarement le cas avec les romances dites “traditionnelles”. Et le must selon moi, c’est que même si fin triste il y a , on doit trouver la petite touche de positif indispensable à la fermeture définitive du livre.


Gaëlle : De la même façon que dans la vie tout n’est pas toujours rose, une fin tragique ne me gêne pas dans une romance. Ce qui va me toucher c’est l’histoire dans son intégralité, si tout se finit bien j’ai le coeur léger,et si ce n’est pas le cas, je peux finir en larme dans mon canapé avec mon plaid, détester l’auteur mais je serais quand même heureuse d’avoir partager cette romance avec les héros. Le fait que l’histoire soit triste ne va pas m'empêcher de m’identifier aux personnages, de ressentir leurs émotions. C’est d’ailleurs d’autant plus vibrant après avoir lu 50000 histoires de pdg qui ont épousés leurs secrétaires ou la stagiaire :)


Anne : Dernier grand axe, une romance se doit de transmettre une émotion ou satisfaire un besoin émotionnel. Il me semble avoir lu quelque part que la romance est à la femme ce que le film porno est à l’homme. Je pense que c’est assez vrai, peut-être pas pour la totalité des lectrices mais pour une grande majorité. La lectrice quand elle referme son livre doit à mon sens pousser ce petit soupir satisfait qui la transforme en “lectrice heureuse et contentée”.


Ana : Complètement d’accord, et cela rejoint les deux points plus haut. Qu’importe la fin heureuse ou non, je lis de la romance pour vivre, éprouver, endurer des émotions nouvelles, intenses et différentes de mon quotidien parfois routinier. Voire me faire oublier mes propres problèmes et soucis. Donc oui, pour apprécier ma lecture je dois ressentir des émotions, je dois vivre des aventures aux côtés de nos héros. Pleurer, stresser, souffrir, aimer, rire avec eux. C’est peut-être aussi pour cela que le temps Présent et le “je” fonctionnent si bien dans la Romance. Car c’est le genre de l’identification au narrateur par excellence. On veut vivre la vie des héros et oublier la sienne le temps d’un instant…


Marie : Si à la lecture d’une romance, je me retrouve à lire plus de descriptions physiques ( et chimiques ;) ) que de descriptions émotionnelles, il y a de grandes chances que vous m’ayez déjà perdue. Pour qu’elle en devienne parfaite, je dois totalement être immergée, ressentir, vibrer, bouillir, m’impatienter et espérer au même titre que les personnages. Si je lis, c’est pour m’évader et ne plus penser à rien, alors autant en ressortir satisfaite.


Gaëlle : C’est pour moi l’essentiel d’une romance. On a envie de vibrer avec les personnages, de sourire, de rire, de pleurer, de s’énerver ou tout autre chose qui nous fait ressentir les sentiments. Ce qui va me marquer c’est l’intensité des émotions, plus c’est important plus je vais entrer dans l’histoire et oublier tout ce qui se passe autour. J’aime être bousculée, transporter dans ce que je lis.

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Conclusion


Anne : Ici nous n’avons abordé que 3 points que j’ai identifié comme les “marqueurs fondamentaux du livre de romance basique”. Il est évident que selon les sous-catégories, d’autres points peuvent s’y greffer. Reste que pour moi, une romance est avant tout, un roman, une oeuvre de fiction, dans laquelle je vais plonger pour sortir quelques heures de mon quotidien!


Ana : Je pense qu’il faut écrire une histoire qui nous fasse vibrer NOUS, auteur, avant tout. Car il faudra ensuite la défendre, l’assumer et la promouvoir une fois publiée. Cependant, les maisons d’éditions (petites ou grosses, mais sérieuses) sont parfois de bons conseils car elles voient ce que les lectrices demandent et affectionnent. Comme tout marché, la littérature ne fait pas exception: Elle subit la loi de l’offre et de la demande, des effets de modes, des outsiders… Souvent l’aventure d’un auteur ne s’arrête pas au mot fin de son histoire. C’est un chemin jonché de compromis entre ce que l’on veut écrire, ce que les gens veulent lire, et une ligne éditoriale pour ceux qui sont publiés en ME. A chacun de voir et comprendre ses motivations d’écriture, de connaître ses limites et ce qu’il est prêt à accepter pour être lu. Aujourd’hui l’AE peut-être une solution pour celles et ceux qui veulent rester maîtres de bout en bout de leur histoire, qu’importe les codes…


Marie : Celles et ceux qui ont déjà lu mes trois premiers romans savent que le mot “Romance” peut avoir une définition extrêmement large. Mes trois histoires sont totalement différentes, tant au niveau du récit que des personnages, et pourtant elles se regroupent toutes en un seul point commun: l’histoire d’amour centrale. J’écris selon mes envies, selon mes humeurs et ce que je souhaiterais moi-même lire. Alors, il peut bien y avoir des cases, des codes ou des lignes à suivre, à partir du moment où l’on ressort d’une lecture avec un sentiment de bien être absolu, le but est atteint.


Gaëlle : En tant que lectrice, je cherche avant tout à partir dans ma bulle. La romance est le domaine où je sais que je vais passer un bon moment. J’aime m’évader, rêver moi aussi à cette belle histoire qui va prendre vis sous mes yeux et dans ma tête. La romance est malgré tout un thème un peu trop réducteur car fourre tout et je salue les auteurs qui vont à contre courant pour proposer quelque chose de plus original et plus intense pour mon plus grand plaisir.


Merci à


*Ana K. Anderson, auteure de Indompté et Sexy Scandale aux éditions Addictives

*Marie Meyer, auteure de Au Bout de mes rêves aux éditions Déliés, Don't love (me) aux éditions Addictives et Alice au pays des biquettes en Auto-édition.

*Gaëlle Menuge, blogueuse littéraire sur la page Facebook, les magiciennes des mots


pour cette co-rédaction !!


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