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  • Photo du rédacteurAnne CANTORE

ME / AE / Plate-forme faites votre choix!

Dernière mise à jour : 24 juin 2019




Le monde de l’édition a connu ses dernières années de vrais bouleversements, pour ne pas dire une vraie révolution.


Pour faire connaître son livre aux lecteurs, il n’y a plus que la voie sacrée et royale de l’édition traditionnelle. L’auto-édition et l'émergence des plates-formes de publication comme Fyctia change la donne.

Bonjour, mesdames ! Merci d’avoir accepté la co-rédaction de cet article avec moi !....

Isa : Merci à toi Anne pour cet article au sujet ô combien intéressant.

Héloïse : Avec plaisir si cela peut faire avancer le schmilblick. ^^

Anne : Si nous commencions par faire le tour des avantages de chaque système. Pour moi, être en maison d’édition traditionnelle est gage de plusieurs choses. D’un suivi d’abord, puisque dans un établissement qui fait bien les choses, on est accompagné du début à la fin. Que ce soit pour la correction éditoriale, la phase relecture, mais aussi la création de la couverture, le choix du titre, la diffusion numérique ou papier tout est pris en charge par des professionnels et ça a un côté rassurant pour moi.

Isa : pour ma part, je n’ai pas eu la chance jusque-là d’être accompagnée dans cette aventure par une maison d’édition avec tous les avantages que tu as décrits plus haut. J’ai donc dû trouver un autre chemin pour parvenir à partager mes romans. Fyctia a été tout d’abord une aventure en tant que lectrice. Il s’agit d’une plateforme d’écriture où des auteurs participent à des concours d’écriture sur un thème précis et sur laquelle les lecteurs peuvent venir gratuitement lire et commenter les oeuvres d’auteurs. Je me suis laissée tenter par l’aventure et j’ai donc participé à deux concours. Plusieurs avantages à ce système : être lu, être commenté par des lecteurs tout au long de l’écriture, être repéré éventuellement par une maison d’édition de renommée et se créer un lectorat qui pourra acheter plus tard les romans ainsi commencés sur le site. Si en plus, tu décides d’auto-publier ton roman sur la plateforme d’auto-édition Stories by Fyctia, tu as ensuite la chance d’être soutenu par l’équipe d’éditeurs de Fyctia dans la création de ton roman en format numérique avec au détour un peu de publicité sur le site.

Héloïse : Je n’ai jamais été attirée par les concours ou les appels à texte, contrairement à Isa, ni tentée d’envoyer un texte à une maison d’éditions, comme toi, Anne. Pour être honnête, l’autoédition n’a pas été réellement un choix pour moi. Avec mon petit caractère, ce mode de publication s’est plutôt imposé à moi. Ne pas avoir le dernier mot dans le choix d’une couverture ? Impensable ! J’estime que c’est mon livre et que je le connais mieux que personne. Donc l’idée qu’on me colle un mec tatoué alors qu’il ne l’est pas dans le bouquin, là, désolée, je mords ! Pareil pour le titre, je n’aimerais pas qu’on me l’impose non plus, en fin de compte… L’édition traditionnelle, c’est le diable ! L’autoédition, c’est la liberté ! La liberté d’écrire sur des sujets sans tenir compte d’une ligne directrice, de travailler son texte à son rythme et de le publier quand tout est prêt, sans attendre un calendrier éditorial. Est-ce qu’on en parle de la rémunération ? Les pourcentages de royalties sont bien plus élevés sur les plateformes d’autoédition que dans les maisons d’édition. Et je trouve qu’il n’y a rien de plus gratifiant pour un auteur que de recevoir la plus grosse part du gâteau de son dur labeur ! Anne, tu évoques l’accompagnement, je rappelle qu’être un auteur auto-édité ne signifie en aucun cas bosser seul dans son coin. On tend de plus en plus vers une professionnalisation avec une couverture réalisée par des graphistes talentueux et une correction confiée à des personnes qualifiées. De même, si on ne souhaite pas perdre de temps à publier son ouvrage dans toutes les e-libraires de France et de Navarre, il existe des intermédiaires (ex. Immatériel) ou des plateformes de distribution qui se chargent non seulement de diffuser l’e-book, mais le livre physique aussi, en offrant en plus une présence dans les catalogues des libraires afin qu’ils puissent le commander (ex. Bookelis). Plus d’excuses, tout est vraiment fait pour faciliter la tâche aux autoédités ! Je répète : l’édition traditionnelle, c’est le mal !

Anne : Il ne faut pas rêver chaque médaille a son revers. En édition traditionnelle, on est dépendant d’une ligne éditoriale, mais aussi de contrainte économique. Parfois, la créativité est bridée par des contingences plus “matérielles”: plaire à un large lectorat. Ne pas aborder certains thèmes. Voir des collections fermées, car moins rentable. Bref, on peut légitimement avoir le sentiment de faire du “produit de grande consommation”.

Isa : Bien évidemment Fyctia n’est pas parfait non plus. Il y a des points négatifs comme partout. Tout d’abord, en participant au concours, tu cèdes une partie de tes droits sur ton oeuvre. Fyctia dispose alors d’un droit de priorité d’une durée de deux ans.

C’est un frein indéniable pour trouver une ME autre que celles qui sont partenaires avec Fyctia puisque le roman n’est pas libre de droits. Certaines maisons d’édition refusent catégoriquement les textes issus de Fyctia. De plus, même si ton texte est de qualité, il est difficile de progresser dans un concours si tu n’as pas une communauté de lecteurs derrière toi. Pour progresser dans le classement, tu dois être très actif sur les réseaux sociaux tant pour y trouver des lecteurs qui viendront voter pour toi que pour te faire remarquer des éditeurs de Fyctia . Tu passes alors plus de temps à faire du rabattage que de l’écriture. Quand tu n’as pas la chance de gagner le concours, il ne te reste plus qu’à attendre l’expiration des deux ans pour récupérer tes droits ou d’auto-éditer ton roman. Alors une solution aujourd’hui, la plateforme d’auto-édition Stories by Fyctia, filiale de Fyctia. Il faut toutefois que tu aies publié au moins quelques chapitres sur un concours. Plus tu auras de likes et moins la publication te coûtera d’argent. C’est un bon compromis entre l’édition traditionnelle et l’auto-édition classique. Les coûts sont faibles et tu n’es pas si seul que ça. Les éditeurs de Stories by Fyctia sont les mêmes que ceux de Fyctia et ont donc une jolie expérience qu’ils n’hésitent pas à partager pour te conseiller. Personnellement, ils m’ont aidée pour la couverture de mes deux romans. Ils n’hésitent à promouvoir mes romans sur leur site facebook. On va retrouver cependant les mêmes inconvénients qu’en auto-édition pure et dure à savoir être seul face à son texte (pas de corrections par la ME), devoir assurer la communication , le rendre visible et en outre partager les gains en trois (une part Fyctia, une part pour le diffuseur et une part pour toi).

Héloïse : Merci Isa, pour ces explications… stupéfiantes ! Je n’étais pas chaude pour concourir sur Fyctia, mais là, je crois que je suis à jamais vaccinée de le faire. mdr OK, je porte aux nues l’auto-édition, mais, bien sûr, cette forme de publication n’est pas non plus parfaite ! 😉 Je comparerais l’autoédition à une fête entre amis, dans le cas où on s’entoure. Youpi, on s’est bien amusés ensemble, entre les bêta-lectrices, le graphiste et la correctrice, mais quand vient l’heure de faire le ménage, eh ben, tu te retrouves tout seul à nettoyer ta maison. Autrement dit, c’est sur toi que repose l’entière responsabilité du livre. Oui, c’est hyper gratifiant de se retourner et de regarder tout le travail accompli, mais pour en arriver là, on a dû décider arbitrairement de ce qui était bon pour nous, parfois trancher dans le vif des avis divergents et transcender nos doutes. Il y a également un sentiment sournois tapi chez beaucoup d’auteurs auto-édités, c’est cette impression tenace du manque de légitimité parce qu’on n’a pas été adoubé par une “vraie” maison d’édition… Sans oublier que si on ne souhaite pas passer par des intermédiaires parce qu’il faut leur refiler une commission, eh bien, on retrousse ses manches et on se coltine le côté technique de l’e-book et du broché/poche. Ah, les joies de la mise en page ; de la mise en ligne de l’ouvrage sur les différentes plateformes (pas une seule pareille, crénom de diou !) ou de la couverture de ton livre papier rejetée sans que tu en comprennes la raison… et j’en passe ! Pour ce qui est de la promotion et de la visibilité, forcément, à moins d’investir dans des pubs, une maison d’édition pourra y consacrer plus de moyens et possédera toujours une force de frappe supérieure à celle d’un simple autoédité… *snif*

Anne : Oui Héloîse, je crois l’auto-édition demande un énorme investissement personnel. Je pense que les mutations et aussi la versatilité du marché (en particulier dans la romance, où le lectorat est très exigeant et parfois mouvant) nous obligera a alterné plusieurs modes d’édition. L’édition traditionnelle et l’auto-édition ne s’opposent plus, mais se complètent. On ne touche pas forcément le même lectorat dans les deux systèmes; et pourquoi pas le passage en plate-forme pour encore augmenter sa visibilité et son expérience ?

Isa : C’est vrai que l’auto-édition est en plein essor, mais son avenir dépendra de la qualité des textes qui inondent aujourd’hui le marché. On a tendance à penser qu’elle est moindre par rapport aux textes proposés par les maisons d’édition (pas de corrections, pas de graphistes pour les couvertures) et ce n’est pas tout à fait faux. Trop de personnes se lancent en auto-édition sans prendre soin de la forme, de la mise en page. Et ça ne va pas malheureusement arranger l’image des auteurs auto-édités. Un lecteur déçu ne reviendra pas et passera peut-être à côté du roman de sa vie. Les auteurs qui vendent beaucoup en auto-édition sont souvent des auteurs déjà connus, qui ont été publiés par des maisons d’édition traditionnelles auparavant. Les autres sont plutôt rares, ne nous mentons pas, sauf éventuellement à avoir fait leurs armes sur des plateformes comme Fyctia ou Wattpad. En romance, je pense que le lectorat est le même qu’en maison d’édition traditionnelle. C’est le thème abordé qui fera varier le genre de lectorat (classe d’âge par exemple).

Héloïse : Effectivement, Isa, je remarque encore que certaines personnes se lancent avec fierté dans l’auto-édition sans prendre soin de leur texte, ni du fond ni de la forme, mais je ne serai pas aussi pessimiste que toi. Comme je l’ai dit plus haut, les auteurs auto-édités ont conscience qu’il faut se professionnaliser pour être des acteurs crédibles sur le marché. Et puis, je pense qu’il y a la « sélection naturelle », les auteurs soucieux de la qualité de leurs œuvres connaîtront le succès et ceux qui resteront sur de l’à-peu-près seront écartés. Mais l’autoédition est un phénomène avec lequel les lecteurs devront compter.

Sincèrement, j’ai tout de suite sauté dans le grand bain d’Amazon, Kobo et Google Play sans jamais avoir eu l’envie de tester la température auprès d’un potentiel lectorat. En vérité, je n’ai jamais été attirée par les plateformes d’écriture parce que je ne suis pas très réseaux sociaux à la base. Mon deuxième prénom, c’est Discrétion ! Facebook ne me sert plus que de messagerie (quand il daigne m’envoyer des notifications !) ; je n’aime pas spécialement les photos alors Instagram ou Pinterest, c’est mort ; et Twitter, ben, je dois être une grosse quiche parce que je ne pige rien à son fonctionnement ! Je préfère diffuser les informations dans l’intimité de mon blog, mon chez-moi. Ah, quand j’utilise Wattpad, c’est dans un but très précis : diffuser des extraits de mes livres pour appâter le chaland.

Quant à Fyctia, je ne m’y suis jamais aventurée, parce que mon style d’écriture ne correspond pas aux attentes de leur public. Et maintenant que je sais qu’il faut faire le plus de rabattage possible, je suis sûre de terminer bonne dernière sans aucun vote si je participais à un de leurs concours ! >_<

Anne : En conclusion, je dirai que je ne regrette absolument pas mon choix d’édition traditionnelle. Certes il a des contraintes, mais il me sécurise. Toutefois, je suis pleinement consciente que je passerai et par plusieurs maisons d’édition et par plusieurs moyens d’édition. Parce que l’édition comme le reste du monde bouge, vit, évolue.

Isa : je suis d’accord avec toi, on voit de plus en plus d’auteurs se promener de maison d’édition en maison d’auto-édition pour revenir vers une autre maison d’édition traditionnelle. C’est peut-être le prix pour nous auteurs pour pouvoir écrire ce que l’on veut sans être enfermés dans une ligne éditoriale à un instant T qui ne nous conviendrait pas. L’auteur évolue en même temps que ses livres. Son lectorat change et il est obligé de se remettre en question régulièrement pour le conserver et ne pas le décevoir voire même pour aller en conquérir un nouveau. Pour ma part, je ne regrette pas ma place actuelle. J’ai un joli parcours même si je dis souvent que j’aimerais tout comme toi Anne qu’une maison d’édition se penche sur mon berceau. Une seule chose m’importe c’est écrire et je l’avoue, à chacun son métier, je ne suis pas du tout à ma place dans la communication, la publicité. Tout auteur rêve de rencontrer son éditeur, celui qui le comprendra et lui tiendra la main. Je voudrais vivre ma vie sous mon plaid avec mon ordi sur les genoux et savourer l’une de mes belles histoires pendant qu’une adorable équipe d’éditeurs s’occuperait de le diffuser. Un doux rêve qui n’est certainement pas prêt d’arriver cependant car les places sont chères !

Héloïse : Cinq ans d’autoédition, ça vous marque ! lol Je ne me suis jamais vu démarcher sans cesse les maisons d’édition ni participer à des concours. Pour moi, le meilleur moyen de ne pas être enfermé, c’est de rester libre en adoptant l’auto-édition. ^^ Oui, je sais, je ressemble à un disque rayé ou à une vieille fille avec ses vilaines manies et je ne pense pas changer, ou plus changer pour être tout à fait exacte. L’année dernière, en 2018, j’ai ressenti un petit moment de découragement face à l’autoédition. J’ai failli céder aux chants des sirènes (je rappelle que l’édition traditionnelle, c’est le diable !) puisque j’ai été fortement tentée d’envoyer une dark romance chez Black Ink Editions. Je voulais connaître au moins une fois ce sentiment sécurisant, comme tu le décris si bien, Anne, mais, allez savoir, j’ai fait machine arrière. Depuis, je n’ai plus jamais pensé ni à intégrer une maison d’édition ni à publier sur des plateformes d’écriture. ^^ Auto-édition, forever ! ♥♥

Merci à

*Isa Lawyers, auteure de Camilove et Coupable I Love you, auto-éditée chez Stories by Fyctia

*Héloïse Cordelles, (https://www.heloisecordelles.fr/) auteure de « A Contrario »,

« Captive », « Bad Company », etc. pour cette co-rédaction !

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